© ONU commerce et développement/William Albors | La Secrétaire générale Rebeca Grynspan lance le Rapport sur l'investissement dans le monde 2025 à Genève, en Suisse, aux côtés de Nan Li Collins, directrice de la Division de l'investissement à la CNUCED.

UNCTAD
Les investissements étrangers mondiaux reculent à nouveau, avec des conséquences désastreuses pour le développement – Secrétaire Générale de la CNUCED

Lors du lancement du Rapport sur les investissements dans le monde 2025, la Secrétaire générale Rebeca Grynspan a averti que les investissements directs étrangers reculent dans les pays et les secteurs qui en ont le plus besoin.

La Secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, a présenté aujourd'hui à Genève le Rapport sur les investissements dans le monde 2025, lançant un appel à l'action alors qu'elle dévoilait de nouvelles données montrant une baisse continue des investissements directs étrangers (IDE) à l'échelle mondiale, avec des conséquences désastreuses pour les pays en développement.

 

« Les investissements directs étrangers productifs ont chuté de 11 % en 2024, marquant une deuxième année consécutive de baisse. Il ne s'agit pas seulement d'un ralentissement, mais d'une tendance », a averti Mme Grynspan.

 

Baisse brutale dans les secteurs essentiels au développement

Le rapport souligne que le manque d'investissements freine la création d'emplois, le développement des infrastructures et le développement durable, en particulier dans les économies les moins avancées et les plus vulnérables.

Les principaux secteurs du développement ont connu des baisses spectaculaires : énergies renouvelables (-31 %), eau et assainissement (-30 %) et systèmes agroalimentaires (-19 %). Si les investissements dans le secteur de la santé ont augmenté de près de 20 %, ils représentent toujours moins de 15 milliards de dollars à l'échelle mondiale.

 

Les IDE dans les secteurs numériques bondissent, mais la plupart des pays en développement sont laissés pour compte

Les flux d'IDE vers l'économie numérique ont augmenté de 14 %. Cependant, 80 % des projets entièrement nouveaux dans les secteurs numériques des pays du Sud ont été réalisés dans seulement 10 pays, laissant la plupart des pays en développement exclus de la transformation numérique.

 

Des signes de résilience dans un contexte de ralentissement mondial

Mme Grynspan a néanmoins souligné certains signes de résilience. Les IDE en Afrique ont bondi de 75 %, l'Asie du Sud-Est a enregistré des niveaux records de projets entièrement nouveaux et une dynamique a été observée en Inde, dans le Golfe et dans certaines régions d'Amérique latine.

« Il est temps d'agir »

Le rapport propose un plan d'action en six points, allant de la réforme de l'architecture financière mondiale à la réduction de la fracture numérique en matière d'investissement.

Mme Grynspan a conclu par un rappel sans équivoque : « Nous ne nous contentons pas de publier un nouveau rapport. Nous tirons la sonnette d'alarme. Il est temps d'agir. »

La publication du Rapport sur l'investissement dans le monde appel à un dialogue mondial de toute urgence à l’aube de l’ouverture de la quatrième Conférence sur le financement du développement, qui se tiendra à Séville en Espagne, à la fin du mois de juin.