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Le Directeur général de l'OIT appelle à placer le travail décent au cœur de l'automatisation et de l'adoption de l'IA

Le Directeur général de l'OIT, Gilbert F. Houngbo, a souligné l’impact potentiellement positif de l’intelligence artificielle (IA) sur la création d’emplois, tout en mettant en garde contre les défis possibles sur le marché du travail.

PARIS (OIT Infos) – Lors du Sommet sur l'Action en matière d'IA , qui s’est tenu à Paris le 10 février dernier, le Directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo, a plaidé en faveur d’une approche centrée sur l’humain dans le déploiement de l’intelligence artificielle (IA), visant à améliorer à la fois la productivité au travail et le bien-être des travailleurs.

S'appuyant sur les données de l'OIT, le Directeur général a souligné que l'IA pourrait avoir un impact net positif sur l'emploi. « Bien que des emplois disparaissent, de nombreux nouveaux emplois peuvent être créés. Nous nous attendons à ce que le solde entre les emplois détruits et ceux créés soit en faveur des créations », a-t-il expliqué.

Le défi, a-t-il précisé aux participants du Sommet, réside dans la qualité des nouveaux emplois que l’IA contribuera à générer ainsi que dans son impact sur les inégalités existantes sur le marché du travail. Il a attiré une attention particulière sur le fait que les femmes risquent d’être plus touchées par l’automatisation que les hommes, ce qui pourrait aggraver l’écart salarial entre les sexes.

M. Houngbo a appelé les participants à veiller attentivement à la qualité des emplois créés par l’IA, afin de garantir que les postes dans le secteur de l’IA soient à la fois décents et sécurisés. Il a mis l’accent sur la nécessité d’investir massivement dans le développement de compétences adaptées qui profiteraient à la main-d’œuvre mondiale et éviteraient les disparités face aux progrès rapides de l’IA dans la transformation du monde du travail.

« Nous devons nous assurer que l’IA profite à tous, grâce à des investissements accrus dans la montée en compétences et la requalification, y compris par le secteur public, afin de surmonter la fracture numérique », a-t-il recommandé. M. Houngbo a également plaidé pour un dialogue social renforcé. « Ce n’est qu’à travers le dialogue social que les travailleurs, les employeurs et les gouvernements pourront collaborer pour répondre aux enjeux complexes liés à l’IA et à l’emploi, et garantir que tout emploi soit un travail décent. »

L’OIT est en première ligne des recherches et discussions sur l’impact de l’IA sur le monde du travail. Son Observatoire de l’OIT sur l’intelligence artificielle et le travail dans l’économie numérique, récemment lancé, approfondit les analyses de données pour mieux comprendre l’avenir du travail à l’ère numérique. Cet observatoire vise à accompagner les gouvernements et les partenaires sociaux dans la transition numérique dans le monde du travail.