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La start-up béninoise Biolife Tech boucle son premier cycle de financement
À l'issue d'un processus de sélection de plusieurs mois, l'initiative Digital Africa a accordé un financement de démarrage à la start-up Biolife Tech. Pour la start-up AgriTech béninoise, il s'agit d'une étape fondamentale dans son expansion internationale.

Récit d'un succès au Bénin

Lentement mais sûrement : il a fallu trois ans à Biolife Tech pour se faire une place dans l'écosystème des entreprises agroalimentaires d'Afrique de l'Ouest. Tout a commencé en 2022. Étudiant en informatique, Lucien Medjiko s'intéresse aux défis de la filière ananas. Issu d'une une famille d'agriculteurs, il sait combien il est difficile pour les petits producteurs d'accéder au marché.

En collaboration avec Ulrich Djido, un ingénieur agronome devenu son associé, M. Medjiko a développé l'application e-pineA pour mettre en relation les vendeurs d'ananas avec les acheteurs locaux et internationaux.

Après des débuts prometteurs, Biolife Tech a rapidement dépassé le stade de la cartographie des exploitations agricoles pour prédire les volumes de récolte et mettre en relation l'offre et la demande. La start-up a également envoyé des agents de terrain à la rencontre des agriculteurs pour leur montrer la manière de mettre en œuvre des pratiques respectueuses de l'environnement.

« Nous sensibilisons les producteurs aux pratiques respectueuses de l'environnement », explique M. Medjiko. « L'objectif est non seulement d'améliorer la qualité des récoltes, mais aussi de mieux répondre aux normes et aux exigences du marché. Pour limiter l'utilisation d'intrants chimiques, nous encourageons les agriculteurs à adopter des engrais organiques ».

L'application e-pineA attribuera bientôt des notes de durabilité aux meilleures exploitations, afin de récompenser leurs efforts en matière d'agriculture durable. Cela pourrait intéresser les acheteurs internationaux à la recherche de produits biologiques de qualité.

Aujourd'hui, Biolife Tech travaille avec près de 2 000 producteurs et les aide à vendre 30 tonnes d'ananas par semaine à un réseau de 200 acheteurs locaux et internationaux. Grâce au financement de Digital Africa, la start-up vise à doubler ses objectifs avant la fin de l'année.

M. Medjiko s'en réjouit : « Cette levée de fonds est un coup de pouce majeur pour nos équipes sur le terrain. Elle va nous aider à poursuivre le développement de notre application et à attirer de nouveaux importateurs. Digital Africa nous donne également un accès privilégié à un réseau de partenaires clés dans le domaine de la logistique et du fret aérien. C'est un appui inestimable qui nous permet de relever plus facilement les défis de l'expédition de nos produits à l'échelle internationale ».

Ce premier cycle de financement est un tremplin qui, espère ce jeune chef d'entreprise, permettra de conclure de nouveaux partenariats stratégiques dans les mois à venir.

Le récit de Biolife Tech nous enseigne qu'il faut plusieurs années pour consolider ses fondations. C'est un exemple à suivre.

Brad Kpoahoun

Partenaire AgriHack et Responsable du développement chez Future Studio

Cette levée de fonds est un coup de pouce majeur pour nos équipes sur le terrain. Elle va nous aider à poursuivre le développement de notre application et à attirer de nouveaux importateurs.

Lucien Medjiko

Biolife Tech

Fondateur

 

Traduire l'ambition en réalité

Un des premiers tremplin qui a permis à la start-up de Lucien Medjiko de décoller a été le concours AgriHack, remporté en 2023. Cet événement était organisé par le projet FastTrackTech, un projet mené dans le cadre du programme Netherlands Trust Fund V (NTF V), en partenariat avec le centre d'innovation Epitech.

M. Medjiko témoigne : « Grâce à notre succès à AgriHack, nous avons reçu un appui en matière de développement commercial et de gestion des produits. Cela nous a permis de porter notre solution à un nouveau niveau de maturité : nous l'avons enrichie de nouvelles fonctionnalités et avons amélioré l'expérience utilisateur ».

En 2024, Digital Africa a approché Future Studio – le centre d'innovation d'Epitech – pour offrir un fonds de démarrage aux start-up les plus créatives du Bénin. Le choix de Biolife Tech s'est imposé d'emblée.

« Biolife Tech est une entreprise bien structurée dans un secteur à fort potentiel », explique Brad Kpoahoun, partenaire d'AgriHack et Responsable du développement chez Future Studio. « Elle ne s'est jamais précipitée, mais a pris le temps de comprendre son écosystème et de construire un projet sérieux. L'équipe est compétente, dynamique et ambitieuse. Sa plateforme est fonctionnelle et intuitive, et répond à un besoin précis. Il n'est pas étonnant que les clients aient adhéré, car Biolife Tech a eu le génie de déployer un support technique sur le terrain, au plus près de sa cible ».

Le succès de cette levée de fonds n'est pas seulement une bonne nouvelle pour Biolife Tech. Elle envoie également un signal fort à tous les entrepreneurs béninois désireux de se lancer dans le numérique.

M. Kpoahoun poursuit : « Cette levée de fonds reflète aussi l'attractivité de nos start-up nationales. Il n'y a pas si longtemps, on ne parlait pas d'innovation au Bénin. Aujourd'hui, Future Studio a toute sa raison d'être. »

En mars prochain, le centre d'innovation se prépare à accueillir Digital Africa, ainsi qu'une cohorte d'accélérateurs d'entreprises internationaux tels que Flat6Labs. La recherche des futurs talents béninois est bel et bien lancée.

2024, Bénin – Lucien Medjiko et Ulrich Djido ont développé l'application e-pineA pour mettre en relation les vendeurs d'ananas avec les acheteurs locaux et internationaux.

Photo de l'ITC

 

À propos du programme

La phase V du programme Netherlands Trust Fund (NTF V) (juillet 2021 à juin 2025) repose sur un partenariat entre le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et le Centre du commerce international (ITC). Le programme appuie les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans les secteurs des technologies numériques et de l'agroalimentaire au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au Mali, au Sénégal et en Ouganda. Son ambition est multiple : contribuer à une transformation inclusive et durable des systèmes alimentaires, en partie grâce à des solutions numériques, stimuler la compétitivité commerciale des start-up technologiques locales à l'international, et appuyer la mise en œuvre de la stratégie d'exportation des entreprises d'externalisation des processus informatiques et commerciaux.