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Les données: un langage commun pour le monde du travail

Sans données précises, les décisions relatives au marché du travail ne peuvent être prises, déclare Rafael Diez de Medina, statisticien en chef et Directeur du Département des statistiques de l’OIT.

Environ 500 statisticiens participent à la 21e Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST) , à l’OIT à Genève. 2023 marque le centenaire de la CIST.

Dans le monde d’aujourd’hui, dominé par les données, les statisticiens sont devenus des acteurs essentiels du marché du travail. Ils collectent, analysent et interprètent les données, fournissant des informations précieuses qui façonnent les stratégies des entreprises et les politiques gouvernementales. Rafael Diez de Medina, statisticien en chef et directeur du département des statistiques de l’OIT, explique ce que l’on peut attendre de la CIST.

Quelle est l’importance de la CIST?

Les données et les indicateurs statistiques peuvent être considérés comme un langage, et comme tout langage, il doit être universel pour être compréhensible, basé sur la logique et une bonne grammaire, et il doit être capable de transmettre les idées auxquelles il est destiné. C’est précisément ce que fait la CIST. Elle définit soigneusement ce qui doit être mesuré dans le monde du travail, afin que tout le monde comprenne les moyens qui peuvent être utilisés pour suivre et mesurer le travail décent.

La Conférence est l’organe normatif mondial pour les statistiques du marché du travail. Elle se réunit tous les cinq ans pour examiner les nouvelles tendances et exigences en matière de collecte et d’utilisation des données, et pour établir des concepts et définitions communs pour les différentes dimensions du travail et du monde du travail.

Aujourd’hui, des normes statistiques solides sont plus que jamais nécessaires pour garantir que des données statistiques précises servent de base à l’élaboration des politiques. Elles alimentent également un dialogue social sain et permettent d’éviter les informations erronées provenant de sources peu fiables.

Quelles sont les questions clés que la CIST abordera cette fois-ci?

L’accent sera mis sur les statistiques relatives à l’économie informelle. La CIST discutera également d’un large éventail d’autres sujets, allant des statistiques sur la protection sociale et la migration de la main-d’œuvre aux indicateurs relatifs à la violence et au harcèlement au travail, en passant par la mesure du travail non rémunéré, le travail de soins et le travail sur les plates-formes numériques.

Nous aurons des sessions dédiées à la compilation et à la production de données, y compris la manière dont ces données sont communiquées et diffusées. Les délégués discuteront également de la manière dont les activités statistiques et le renforcement des capacités sont diffusés dans les différentes régions.

Comment voyez-vous l’avenir des statistiques du travail et de la CIST?

Les statistiques du travail évoluent en ce moment même, reflétant les changements fondamentaux du monde du travail auxquels nous assistons. Les statistiques officielles sont également confrontées à de nouveaux types de données issus de ce que l’on appelle la «révolution des données», où de nouvelles données, qui ne sont généralement pas destinées à être utilisées dans un but spécifique, sont utilisées pour fournir des informations sur les tendances du monde du travail.

Les statistiques du travail devront intégrer ces nouvelles caractéristiques et nous devrons nous mettre d’accord sur la manière de les identifier et de les mesurer. Les discussions statistiques ont toujours alimenté les discussions politiques, et les communautés statistiques internationales devront discuter soigneusement de la manière de mesurer tout nouveau concept.

Je suis convaincu que la CIST continuera à s’engager dans les transformations du monde du travail et que nous sommes bien positionnés pour les 100 prochaines années de notre histoire!

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