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Le Rapport sur le commerce mondial 2024 souligne le rôle que joue le commerce à l’appui de l’inclusion
L’édition 2024 du Rapport sur le commerce mondial de l’OMC met en évidence de solides éléments de preuve du rôle essentiel qu’a joué le commerce pour ce qui est de réduire l’écart de revenus entre les économies depuis la création de l’OMC, il y a trente ans. Cette publication phare contient par ailleurs une analyse des tendances en matière de répartition des gains du commerce parmi les populations par pays et fait apparaître qu’il est nécessaire de disposer d’une stratégie globale qui intègre un commerce ouvert à des politiques intérieures porteuses.
“Le principal message à retenir du rapport est peut-être qu’il réaffirme le rôle transformateur du commerce dans la réduction de la pauvreté et la création d’une prospérité partagée — contrairement à l’idée actuellement en vogue selon laquelle le commerce et les institutions telles que l’OMC n’ont pas été une bonne chose pour la pauvreté, ou pour les pays pauvres, et engendrent un monde plus inégalitaire,” déclare la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans l’avant-propos du rapport.
“Mais le deuxième message le plus important c’est que nous pouvons faire beaucoup plus pour que le commerce et l’OMC fonctionnent mieux pour les économies et les populations qui ont été laissées de côté au cours de ces 30 dernières années de mondialisation,” explique la Directrice générale Okonjo-Iweala.
Le rapport, qui examine comment le commerce international a contribué à rendre l’économie mondiale plus inclusive, présente des données établissant un lien étroit entre la participation au commerce et la réduction des disparités de revenus entre les économies. Sur la période allant de 1996 à 2021, une part importante du commerce dans le PIB est corrélée de manière significative à une croissance plus rapide dans les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire, convergeant vers le niveau du PIB par habitant des économies à revenu élevé.
En outre, l’appartenance à l’OMC, ainsi qu’à l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) qui l’a précédée, a fait progresser les échanges entre les Membres de 140% en moyenne, tandis que les économies engagées dans un processus de négociation rigoureux en vue de leur accession à l’OMC ont enregistré une croissance supérieure de 1,5 point au cours de la période d’accession.
L’analyse suggère en outre que la réduction des coûts commerciaux entre 1995 et 2020 a donné lieu à une convergence des revenus de 20 à 35% plus rapide des économies à faible revenu et à revenu intermédiaire avec les économies à revenu élevé.
Le rapport va à l’encontre de ce que l’on pense généralement puisqu’il montre qu’il existe une corrélation faible entre l’ouverture commerciale et les inégalités de revenus au sein d’un pays, à partir d’une comparaison de l’indice de Gini des inégalités (2021) et de l’indice d’ouverture commerciale de 157 économies. Si elles demeurent élevées, les inégalités de revenus ne sont pas systématiquement liées au commerce et à la concurrence des importations.
Le rapport met également en exergue les défis et note que de nombreuses économies caractérisées par une faible participation au commerce et une forte dépendance à l’égard des produits de base ont été distancées.
Entre 1996 et 2021, les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire ayant enregistré une croissance inférieure à la moyenne des économies à revenu élevé, en termes de revenu par habitant, représentaient 13% de la population mondiale et se trouvaient principalement en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire accusant un retard tendent généralement à être moins engagées dans le commerce international, à recevoir moins d’investissements étrangers directs, à être plus tributaires des produits de base, à exporter moins de produits complexes et à échanger avec un nombre plus réduit de partenaires.
“Moins d’échanges ne favorisera pas l’inclusion, et le commerce ne pourra pas non plus promouvoir l’inclusion à lui seul,” a dit l’Économiste en chef de l’OMC Ralph Ossa. “Une véritable inclusion nécessite une stratégie globale — c’est-à-dire intégrant l’ouverture commerciale et des politiques nationales de soutien ainsi qu’une coopération internationale forte.”
Le rapport souligne la nécessité d’une stratégie globale qui intègre l’ouverture commerciale et des politiques nationales de soutien destinées à rendre le commerce plus inclusif, par exemple en ce qui concerne la formation professionnelle, les allocations-chômage, l’éducation en vue d’améliorer les qualifications et la mobilité de la main-d’œuvre, une politique de la concurrence pour faire en sorte que les consommateurs bénéficient de prix moins élevés, des infrastructures fiables et le bon fonctionnement des marchés financiers. Il est essentiel de faire baisser les coûts commerciaux, de réduire la fracture numérique et de mettre à jour les règles de l’OMC pour tenir compte de l’importance croissante du commerce dans les secteurs des services, de l’économie numérique et de l’économie verte. Il est également nécessaire de renforcer la coopération commerciale internationale pour faire face aux nouveaux défis qui se posent dans des domaines cruciaux pour l’avenir du commerce. Une meilleure coordination entre les organisations internationales pourrait aider à exploiter les synergies entre les politiques commerciales et des politiques complémentaires ainsi qu’à renforcer leur effet sur l’inclusion entre et dans les économies.
Le Rapport sur le commerce mondial 2024 peut être téléchargé sur le site Web de l’OMC. Un résumé analytique du rapport est disponible ici.
Des copies papier peuvent être obtenues à la librairie en ligne de l’OMC.
La Directrice générale Okonjo-Iweala et M. Ossa lanceront le rapport lors du Forum public 2024 de l’OMC.
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