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Depuis la pandémie, l’écart entre les sexes ne s’était jamais réduit aussi vite, mais il faudra encore plus d’un siècle avant d’atteindre la parité totale

Forum Économique Mondial, [email protected]

  • L’écart mondial entre les femmes et les hommes s’est réduit à 68,8 %, grâce à des avancées économiques et politiques, mais les progrès restent inférieurs au rythme précédant la pandémie, et la parité totale ne sera atteinte que dans 123 ans, selon les estimations.
  • Les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement supérieur, mais seules 28,8 % d’entre elles accèdent à des postes de haute direction ; une occasion manquée de renforcer la résilience et la croissance économiques dans un contexte d’incertitude mondiale.
  • L’autonomisation politique enregistre les progrès les plus importants, mais avec seulement 22,9 % de l’écart global comblé à ce jour, elle reste le plus grand obstacle à la progression de la parité dans le monde.
  • Lisez le rapport complet ici ; partagez sur les médias sociaux avec #gendergap25. 

 

Genève, Suisse, 12 juin 2025 - L’écart mondial entre les femmes et les hommes s’est réduit à 68,8 %, marquant la plus forte progression annuelle depuis la pandémie de COVID-19. Pour autant, au rythme actuel, la parité totale ne sera atteinte que dans 123 ans, selon le Global Gender Gap Report 2025 du Forum Économique Mondial, publié aujourd’hui. L’Islande est en tête du classement pour la 16e année consécutive, suivie de la Finlande, de la Norvège, du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande. 

La 19e édition du rapport, qui couvre 148 économies, révèle à la fois une dynamique encourageante et des obstacles structurels persistants rencontrés par les femmes dans le monde entier. Les progrès constatés dans cette édition sont principalement dus à des avancées significatives en matière d’autonomisation politique et de participation économique, tandis que le niveau d’éducation, la santé et la survie se sont maintenus à des niveaux proches de la parité, au-dessus de 95 %. Cependant, bien que les femmes représentent 41,2 % de la main-d’œuvre mondiale, un écart important persiste en matière de leadership, les femmes n’occupant que 28,8 % des plus hautes fonctions. 

« À l’heure où l’incertitude économique mondiale s’accroît, où les perspectives de croissance sont faibles et où les changements technologiques et démographiques se conjuguent, la progression de la parité hommes-femmes représente une force essentielle pour le renouveau économique », a déclaré Saadia Zahidi, directrice générale du Forum Économique Mondial. « Les preuves sont limpides. Les économies ayant réalisé des progrès décisifs vers la parité se préparent à un développement économique plus solide, innovant et résilient. » 

Le top 10 du classement 

L’Islande conserve sa position d’économie la plus égalitaire au monde pour la 16e année consécutive, avec un écart entre les sexes comblé à 92,6 %. Il s’agit de la seule économie à dépasser les 90 % de parité. La Finlande (87,9 %), la Norvège (86,3 %), le Royaume-Uni (83,8 %) et la Nouvelle-Zélande (82,7 %) complètent les cinq premières places. Toutes les économies du top 10 ont comblé au moins 80 % de leurs écarts entre les femmes et les hommes, et sont les seules à avoir franchi ce seuil. Huit des dix premières places du classement sont occupées par des pays européens. L’Islande, la Finlande, la Norvège et la Suède ont conservé leur place dans le top 10 depuis 2006.

 

Parité hommes-femmes et progrès économique 

L’indice ne prend en compte que les écarts entre les femmes et les hommes en matière de résultats, sans considérer les niveaux globaux de ressources et d’opportunités dans un pays. Il établit une légère corrélation entre les niveaux de revenus actuels des pays couverts et les écarts entre les sexes, les économies les plus riches étant légèrement plus égalitaires. À l’échelle globale, les économies à haut revenu ont comblé 74,3 % de leur écart entre les femmes et les hommes, ce qui est légèrement supérieur aux moyennes observées dans les groupes à plus faible revenu : 69,6 % pour les économies à revenu intermédiaire supérieur, 66,0 % pour les économies à revenu intermédiaire inférieur et 66,4 % pour les économies à faible revenu. 

Cependant, la corrélation est faible et n’indique pas de lien de cause à effet. Les économies les plus performantes parmi les trois groupes à revenu inférieur ont comblé une plus grande part de leurs écarts entre les sexes que plus de la moitié des économies du groupe à haut revenu. Si les ressources comptent, les pays riches ne sont pas les seuls à pouvoir se permettre d’investir dans la parité hommes-femmes et les économies peuvent intégrer celle-ci dans leurs stratégies de croissance à tous les niveaux de développement. Historiquement, les pays qui ont réussi à développer et à intégrer l’ensemble de leur capital humain ont tendance à afficher des économies plus durables et plus prospères. L’exploitation de l’ensemble des talents et des idées diverses d’une économie peut débloquer la créativité et stimuler l’innovation, la croissance et la productivité. 

Chefs de file régionaux 

L’Amérique du Nord domine le classement mondial avec un score de parité de 75,8 %, affichant des performances particulièrement élevées en matière de participation et d’opportunités économiques (76,1 %), où elle est en tête de toutes les régions. Elle a réalisé des progrès significatifs en matière d’autonomisation politique depuis 2006, réduisant l’écart de parité politique de 19,3 points de pourcentage.

L’Europe se classe deuxième avec un score de parité de 75,1 %, ayant comblé 6,3 points de pourcentage de son écart global depuis 2006. Elle est particulièrement performante en matière d’autonomisation politique (35,4 %), où elle occupe la première place mondiale. Les économies européennes restent en tête du classement général, occupant huit des dix premières places. 

L’Amérique latine et les Caraïbes se distinguent en tant que région enregistrant le rythme de progrès le plus rapide. Elle se classe troisième avec un score de 74,5 % et a progressé de 8,6 points de pourcentage depuis 2006. Elle réalise ainsi les avancées globales les plus importantes parmi toutes les régions. Cette réussite régionale démontre que des progrès rapides sont possibles grâce à des interventions politiques ciblées et offre un modèle d’accélération économique soutenu par la parité hommes-femmes. 

L’Asie centrale se place en quatrième position avec un score de 69,8 %. L’Arménie (73,1 %) et la Géorgie (72,9 %) sont les pays les plus performants de la région, chacun ayant comblé plus de 70 % des écarts entre les sexes, et dominant les progrès régionaux en matière de participation économique et de niveau d’éducation. 

L’Asie de l’Est et le Pacifique occupent la cinquième place avec un score de 69,4 %, obtenant le deuxième meilleur résultat régional en matière de participation économique et d’opportunités, avec 71,6 %. La Nouvelle-Zélande (82,7 %), l’Australie (79,2 %) et les Philippines (78,1 %) sont les pays les plus performants de la région, la Nouvelle-Zélande étant la seule économie de la région à figurer dans le top 10 mondial. 

L’Afrique subsaharienne se classe sixième avec un score de 68,0%. Elle présente de grandes différences entre les pays, mais ses réussites démontrent que des progrès sont possibles dans tous les contextes économiques. La région a réalisé des progrès significatifs en matière d’autonomisation politique, les femmes occupant désormais 40,2 % des postes ministériels et 37,7 % des sièges parlementaires. 

L’Asie du Sud se classe septième avec un score de 64,6 %. Le Bangladesh (77,5 %) est le pays le plus performant de la région et la seule économie d’Asie du Sud à figurer dans le top 50 mondial. L’amélioration significative du niveau d’éducation depuis 2006 jette les bases de futurs gains économiques. 

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord atteignent la huitième place avec un score de 61,7 %. Toutefois, la région a enregistré des progrès considérables en matière d’autonomisation politique depuis 2006, la moyenne régionale ayant plus que triplé et gagné 8,3 points de pourcentage sur cette dimension. 

Impératifs économiques pour l’accélération, combinés à de nouveaux risques 

Au regard de la vitesse de progression collective des 100 économies couvertes en continu depuis 2006, il faudra 123 ans pour atteindre la parité totale à l’échelle mondiale (soit une amélioration de 11 ans par rapport à l’estimation de la dernière édition), et encore plus d’un siècle pour atteindre les objectifs de développement durable. 

Toutefois, les économies qui progressent le plus rapidement démontrent qu’une accélération rapide est possible lorsque la parité hommes-femmes devient une priorité nationale. Les économies ayant le mieux réussi à combler les écarts entre les sexes dans chaque groupe de revenus sont respectivement l’Arabie saoudite, le Mexique et l’Équateur, le Bangladesh et l’Éthiopie. 

L’autonomisation politique a connu la plus forte amélioration dans l’ensemble, l’écart s’étant réduit de 9,0 points de pourcentage depuis 2006. Toutefois, au rythme actuel, il faudra encore 162 ans pour combler entièrement cet écart. La participation et les opportunités économiques ont gagné 5,6 points de pourcentage au fil du temps, et la parité économique devrait être atteinte dans 135 ans au rythme actuel.

La transformation technologique et la fragmentation géoéconomique créent de nouveaux risques qui pourraient réduire à néant les progrès économiques réalisés par les femmes au cours des dernières décennies. 

Ces dernières années, les femmes vivant dans les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire, en particulier, ont accédé à des emplois formels et mieux rémunérés dans les secteurs d’exportation. Ces rôles pourraient être menacés par d’éventuelles contractions du commerce. Comme l’a montré la crise du COVID-19, si les femmes et les hommes souffrent des chocs commerciaux, les effets sur les femmes ont tendance à durer plus longtemps et sont plus difficiles à inverser, exacerbant les disparités préexistantes en matière de revenus, d’actifs et de richesse. Lors de l’évolution de la politique commerciale en 2025, il sera donc important de garder à l’esprit l’impact de la fragmentation du commerce sur l’emploi et les salaires en fonction du genre, ainsi que ses effets sur la croissance et la prospérité. 

La transformation du personnel révèle un énorme potentiel inexploité 

Le niveau d’éducation augmente, mais son rendement économique reste inégal. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement supérieur, mais leur présence dans les postes de haute direction stagne à mesure que le niveau d’éducation augmente. Même les femmes les plus instruites représentent moins d’un tiers des cadres supérieurs. Cette sous-utilisation du capital humain représente à la fois une inefficacité systémique et une opportunité économique manquée. 

« Les progrès des femmes en matière de leadership continuent de diminuer. Alors que l’économie mondiale se transforme, que l’IA s’accélère et que les pays cherchent à lutter contre la stagnation de la croissance, ce déficit de leadership devrait déclencher la sonnette d’alarme », a déclaré Sue Duke, responsable de la politique publique mondiale chez LinkedIn. « L’expérience variée et les compétences exclusivement humaines que les femmes apportent au leadership sont essentielles pour libérer toutes les promesses d’une économie alimentée par l’IA, mais elles sont négligées au moment même où l’on a le plus besoin d’elles. » 

Le chemin vers le leadership est de moins en moins linéaire dans le monde du travail en général, mais surtout pour les femmes. Les données de LinkedIn révèlent qu’il est désormais plus de deux fois plus fréquent que les personnes à des postes de direction aient travaillé dans au moins deux industries, fonctions ou entreprises différentes. Cela suggère à la fois une plus grande capacité d’adaptation et des obstacles potentiels à l’avancement linéaire au sein d’un seul secteur. 

Les pauses professionnelles sont au cœur de cette dynamique, les femmes étant 55,2 % plus susceptibles d’en prendre que les hommes. Les femmes passent également en moyenne une demiannée de plus que les hommes à s’absenter de leur travail, avec les responsabilités en matière de soins et d’accompagnement à l’origine de la plupart de ces interruptions. L’abandon des échelles de carrière rigides reflète la réalité des modèles de travail modernes, où les mouvements latéraux, les transitions sectorielles et la réinsertion après une pause professionnelle deviennent la norme plutôt que l’exception. 

À propos du Global Gender Gap Report 

La 19e édition du Global Gender Gap Report évalue les écarts entre les hommes et les femmes en matière de participation économique, de niveau d’éducation, de santé et de survie, et d’autonomisation politique. Cet indice, le plus ancien à suivre les progrès réalisés depuis 2006, fournit une analyse complète de l’évolution de 148 économies représentant plus des deux tiers de la population mondiale. 

Le rapport intègre les dernières statistiques comparables à l’échelle internationale provenant d’organisations telles que l’Organisation internationale du travail, l’UNESCO, ONU Femmes, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé, ainsi que des données provenant du rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit » de la Banque mondiale et de l’Economic Graph de LinkedIn. Si l’édition 2025 analyse les données collectées principalement pour l’année 2024, le rapport suit également les tendances au fil du temps en utilisant un échantillon constant de 100 économies incluses dans chaque édition depuis 2006, ce qui permet de solides comparaisons à long terme. 

Le rapport soutient le Global Gender Parity Sprint 2030, une plateforme du Forum Économique Mondial qui mobilise une coalition d’entreprises, de gouvernements et d’organisations internationales pour accélérer les progrès en matière de parité économique entre les femmes et les hommes. 

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