- L’utilisation de smartphones devrait continuer à croître rapidement à travers l’Afrique, stimulant la demande de services de fintech et de télésanté, entre autres. | ©Ecofin/AfDB
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Africa Investment Forum : la construction des infrastructures des TIC en Afrique peut ouvrir la voie à un sursaut numérique
L’un des principaux enseignements que l’Afrique peut tirer de la pandémie de Covid-19 est l’impact négatif considérable qu’elle a eu sur les travailleurs occupant des emplois qui ne peuvent être exercés à distance. Ces emplois se trouvent généralement dans les secteurs informels qui dominent les économies africaines. Les services et les autres secteurs qui se prêtent davantage au travail à distance ont été beaucoup moins touchés, ce qui a réduit la nécessité pour les gouvernements de mettre en place des filets de sécurité sociale.
La pandémie a également accéléré la transformation numérique connue sous le nom de quatrième révolution industrielle (4IR), qui était déjà en marche dans le monde entier. L’Afrique ne peut pas se permettre de rester à la traîne alors que la quatrième révolution industrielle est en marche. Les technologies de l’information et de la communication peuvent permettre de combler les lacunes dans un certain nombre de secteurs clés, notamment l’agro-industrie, les communications et la croissance financière, en débloquant de meilleurs emplois, un suivi logistique plus efficace des chaînes d’approvisionnement et même de meilleurs résultats en matière de soins de santé.
Heureusement, le continent présente d’immenses opportunités dans toute une série de domaines, notamment les services mobiles, les infrastructures haut débit et le stockage de données. La population jeune et en pleine croissance du continent, qui a atteint l’âge adulte à l’ère du numérique, est avide d’outils et de technologies pour répondre à ses forts besoins créatifs et entrepreneuriaux. Et l’absence d’infrastructures héritées dans de nombreux pays offre une ouverture pour adopter les normes et les innovations les plus récentes.
Une forte coordination entre les entreprises, les gouvernements et d’autres acteurs tels que la société civile et les agences régionales sera nécessaire.
Quelques jours avant l’ouverture de son événement Market Days 2022, l’Africa Investment Forum est bien placé pour jouer un rôle essentiel dans la canalisation des investissements dans les infrastructures d’information et de communication.
Des institutions fondatrices de l’Africa Investment Forum, la Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement, ont soutenu la West Indian Ocean Cable Company pour assurer la connectivité à haut débit de plus de 550 sites dans 30 pays africains avec les principaux centres financiers et commerciaux du monde entier.
La demande de services mobiles — en particulier de smartphones — devrait continuer à croître rapidement en Afrique. La GSMA, une association regroupant le plus grand nombre d’opérateurs mobiles au monde, prévoit qu’environ 600 millions d’Africains s’abonneront à des services mobiles d’ici 2025, contre 456 millions en 2018. Le haut débit mobile stimulera la demande non seulement pour les industries créatives, mais aussi pour les services dans les domaines de la fintech et de la télésanté, créant un effet d’entraînement.
La demande d’infrastructures de TIC dites « dorsales », qui comprennent plusieurs types d’équipements différents, est également en forte hausse. Il s’agit notamment de serveurs racines, de lignes haut débit en fibre optique, de commutateurs et de routeurs de réseau et de tours cellulaires, pour n’en citer que quelques-uns. La construction de tous ces éléments représente pour les investisseurs autant d’opportunités pour répondre à une demande galopante, mais aussi un potentiel important de création d’emplois dans la construction, l’installation et les services.
Le rapport de la SFI et de Google, intitulé eConomy Africa 2020, prévoit une économie africaine de l’Internet qui pourrait atteindre 180 milliards de dollars d’ici 2025, soit 5,2 % du PIB du continent. D’ici 2050, la contribution potentielle pourrait atteindre 712 milliards de dollars, soit 8,5 % du PIB du continent.
Un autre défi que l’Africa Investment Forum s’efforce de surmonter est la perception selon laquelle investir en Afrique serait risqué. En collaboration avec des partenaires tels que l’Agence américaine pour le commerce et le développement, l’Africa Investment Forum prépare les projets qu’il a en réserve, afin qu’ils soient prêts pour l’investissement.
Le thème des Market Days 2022 étant « Construire la résilience économique par des investissements durables », les transactions portant sur des infrastructures intelligentes et résilientes devraient être sous les feux des projecteurs.
L’événement, qui se tient du 2 au 4 novembre, permettra de présenter aux investisseurs des milliards de dollars de transactions dans les domaines des TIC, de l’énergie, de l’agro-industrie et des soins de santé. Il promouvra également les secteurs dans lesquels l’Afrique possède un avantage comparatif, tels que les industries créatives, la musique, le cinéma, le textile et le sport.
Depuis sa création en 2018, la plateforme Africa Investment Forum a mobilisé des intérêts d’investissement de plus de 100 milliards de dollars.
La plateforme est une initiative de la Banque africaine de développement et de sept autres institutions de développement : Africa 50, Africa Finance Corporation, Banque africaine d’import-export, Development Bank of Southern Africa, Trade and Development Bank, Banque européenne d’investissement, et Banque islamique de développement.
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